Et hier en discutant avec des amis, tranquillement assis sur des canapés, j’entends « y a plus qu’à espérer… » j’ai bondis avant la fin de la phrase.
À espérer quoi exactement ???
Que tout se passe bien.
Mais c’est quoi comme posture ça ?!? J’accompagne depuis des années des personnes, des groupes à la reconquête de leur pouvoir personnel. C’est pas juste pour se lamenter parce que sa mère était envahissante, son père absent, sa prof trop dure et son patron non compréhensif, sa poule attrapée par un renard, pleurer sans fin sur chaque bobo. Ce que Kundera nommait de manière si appropriée l’insoutenable légèreté de l’être.
C’est pas pour rester passifs et spectateurs qu’on développe sa conscience ! Mais bien pour être conscient du Monde (soi et tout le reste). Rester dans un état lucide, avoir combattu ses démons (les siens pas ceux qu’on projette à l’extérieur)…et faire face.
L’Espoir c’est de la merde en lingot, c’est une posture de victime, d’infantilisation, une passivité criminelle.
C’est grâce à ça que les femmes battues continuent à l’être.
Vous voulez un monde meilleur, différent ? Mais levez-vous bordel et faites vos choix !
Que nourrissez vous de votre attention ? Que voulez vous faire croître ?
On sait depuis longtemps que l’industrie agroalimentaire est une catastrophe environnementale et un désastre sanitaire. Oui mais ces chips sont si bonnes et les plats tout préparés c’est pratique quand même. Y a plus qu’à espérer que …quoi ? le gouvernement posent des limites ce domaine ? Ah oui ? Il l’aurait fait depuis longtemps mais on préfère donner de l’argent pour faire des recherches sur le cancer et produire des anxiolytiques. Et pour les PFAS on ne peut rien faire.
On sait depuis longtemps que l’industrie pharmaceutique ce n’est pas une association philanthropique. Business is business, on ne guérit pas vos bobos, on colmate les symptômes pour votre confort et surtout on ne vous encourage pas à changer ce qui amène ce déséquilibre. Ce qui fait que ça empire …pas grave on a d’autres médicaments. Y a plus qu’à espérer …quoi ? Que des vrais philanthropes s’intéressent à la santé ? Ah c’est compliqué ça, madame. On va déjà regarder comment freiner les coûts de la santé.
On vit à crédit de ressource de manière exponentielle, on a des compteurs pour le mesurer et nous en informer chaque année (ce qui est déjà complètement délirant de considérer qu’on remet les compteurs à zéro le 1er janvier, mais faut comprendre c’est une bonne intention) : 3 mois à crédit, 4 mois, 5 mois et 3 semaines, etc. On sait que la planète est limitée en resources naturelles (l’argent lui, qui est virtuel, peut être sans limites, il est créé de toute pièce – ce qui est bizarre c’est qu’il croît dans certaines poches plutôt que d’autres – et comment peut-on définir qu’un état vit à crédit et à des dettes ? Qu’est-ce qu’on va se racheter avec cet argent, je vous le demande ! Mais bien évidemment je n’attend pas de réponse). Oui mais tu comprends mes baskets prune ne sont plus à la mode cette saison, pour être bien vue en société, j’en ai racheté des oranges (et un nouveau sac à main pour aller avec). Ah quoi, elles sont faites en Chine par des enfants et des populations réduites en esclavage ?? bon faudrait déjà vérifier, parce que la Chine affirme que ce n’est pas le cas. On peut la croire, non ? Et puis on m’a dit que ces baskets sont recyclables à l’infini. Oh wow ! C’est une bonne nouvelle, ça. Y a plus qu’à espérer…que ce n’était pas que marketing ? Qu’à ce prix là marque investisse dans la dignité humaine et tienne ses promesses ? Ah non ce sont ces investisseurs qui sont contents. À quand un consommateur qui fasse de lui même des choix conscients malgré toutes les injonctions (pub, mode, apparence, …..ignorance et déni !!). Mais mon pauvre, le seul truc recyclable à l’infini, c’est celui que tu n’achète pas (sauf si besoin, ce qui est très très différent de envie, confort, etc.). Et le seul modèle vraiment viable est … la nature. Que nous détruisons à une vitesse sidérale.
Parlons un peu de santé mentale, tu es en épuisement depuis des années, tu as fait 3 arrêts pour burn-out. Y a plus qu’à espérer…quoi? Que ton entreprise devienne humaine, te traite différemment et te rende ta dignité, respecte tes particularités ? Change son business model ? Mais qu’est-ce que tu n’as pas compris ??!? Casse-toi. Trouve l’endroit où ton énergie sera satisfaite de ce qu’elle fait, où tu ne seras plus une ressource humaine kleenex (à jeter après usage), ou diminue ton temps de travail et cultive des tomates ! Sinon tourne toi vers l’industrie pharmaceutique et donne ton argent à leurs actionnaires. Quand tu iras à la poubelle, ils en prendront un autre que toi et feront la même chose.
Ma liste de thèmes est encore longue et tout autant affligeante.
Nous tous, dans nos petits conforts, nous sommes coupables ! Coupables et complices de ces crimes, dysfonctionnements, dégradations : ce sont nos choix conscients et inconscients, nos actions et de nos inactions, le laisser-aller et la déresponsabilisation, à attendre que quelqu’un, quelque chose nous sauve (Dieu, l’Etat, l’alcool, le chômage, …). Te sentir petit et faible est non seulement un mensonge que tu te raconte mais la porte ouverte aux désastres que tu redoutes ou fais semblant d’ignorer. Marianne Wiliamson disait que notre vraie peur est la puissance que nous avons tous en nous. Tu as reçu le don de vivre, alors vis comme un humain et pas comme un robot. Fais tes choix en conscience, du mieux que tu peux, du mieux que tu sais et pour ce que tu veux. Exerce ton pouvoir !
Le miracle existe : lève-toi et fais-le advenir !