Les plantes de diète, également connues sous le nom de plantes maîtresses ou plantes enseignantes, sont un élément central dans les traditions amazoniennes, en particulier dans les pratiques chamaniques des peuples indigènes d’Amazonie. Ces plantes sont utilisées à des fins spirituelles, thérapeutiques et éducatives, et sont considérées comme des guides pour la croissance personnelle et la guérison.
La diète de plantes est une pratique ancestrale méconnue au regard de la sur-médiatisation et/ou de l’utilisation quotidienne désacralisée d’autres plantes, telles que le tabac, l’ayahuasca ou le cacao p.ex. C’est une porte d’entrée vers la reconnexion à soi et à la nature.
Dans le contexte amazonien, la tendance biologique qui pousse les humains à connaître leur environnement s’est tout naturellement portée sur le monde des plantes. La connaissance des effets des plantes sur le système humain s’est donc acquise dès leur arrivée dans ce milieu, et les plantes étaient largement utilisées dans les cultures ancestrales. Bien qu’on ait perdu ces techniques, il existe différents moyens (relativement simple parfois) que les animaux et les premiers humains ont utilisés pour déterminer si une plante est toxique ou comestible, ou peut produire d’autres effets sur l’organisme. Que ce soit pour se nourrir bien évidemment, se nettoyer, se soigner, mais aussi se défendre ou se détendre, voir ce qui est caché ou maîtriser le futur, les possibilités qu’offrent les plantes à l’humain sont probablement infinies.
Le chaman a bien souvent le rôle d’être responsable de la survie, et donc du maintien de la santé, de l’équilibre et de la perception du non-ordinaire pour sa tribu. Dans un contexte végétal aussi important que l’Amazonie, il se doit donc de développer un contact particulier avec les plantes et d’apprendre à les utiliser. Un des moyens d’y arriver est la diète.
La diète est un processus d’acquisition de connaissance (empirique bien entendu) des effets d’une plante par ingestion régulière sous forme généralement d’infusion ou décoction. Le chaman a accès à des plantes dites maîtresses, parce qu’elles ont un pouvoir enseignant et/ou guérisseur. Cet apprentissage doit se faire dans un cadre bien spécifique, parce que les énergies de ces plantes peuvent être très subtiles…ou décapantes ! Il est donc généralement mis en isolement avec une diète alimentaire, sociale et comportementale (c’est à dire des restrictions spécifiques, visant à créer un environnement stable et le plus neutre possible et/ou à éviter des interférences avec les substances), créant ainsi un espace propice à l’exploration et au ressenti intérieurs des effets de la plante. Si le lien est bien établi, le chaman aura reçu un chant et/ou la vision de l’esprit de la plante. Il pourra s’en faire un allié, c’est à dire une énergie/substance/vibration avec laquelle il pourra travailler pour remplir son rôle tribal.
Ce sont ces plantes que le chaman va utiliser pour soigner et/ou guérir ses patients, que ce soit en la leur donnant sous forme de cure ou en la chantant pour eux dans des cérémonies (utilisation vibratoire). Une cérémonie traditionnelle d’ayahuasca sans chant de plantes spécifique dédié aux patients n’a pas de sens pour le chaman traditionnel. L’ayahuasca m’a fait comprendre qu’elle est comme la porte d’une pharmacie, les plantes de diète en sont les remèdes qu’on peut trouver en y entrant. Sans remèdes, la pharmacie ne sert pas à grand chose…
Dans le cadre de mes apprentissages, j’ai donc dû diéter de nombreuses plantes sur des durées plus ou moins longues : l’Ayahuasca, le Tabac, le Came Renaco, le Chuchuwasi, le Tamamuri, le Chihuahuaco, le Chullachaci Caaspi, le Sinchi Caaspi, la Chacruna, la Bobinsana, le Chiric Sanango, l’Ayahuma, le Pinon Colorado, le Cacao et le Rapé. J’ai appris également à utiliser d’autres plantes sous d’autres formes, comme les bains de plantes (albaca, ajosacha, toé, p.ex).
Pour les plantes les plus toxiques ou très addictives, il également possible d’apprendre avec l’énergie vibratoire.
Pourquoi diéter une plante aujourd’hui en Occident ?
Une plante peut être donnée en cure ou en diète.
La cure aura souvent des objectifs de nettoyage, du guérison ou de rééquilibrage du patient. On n’a alors accès qu’aux « substances actives » de la plante et à ses effets purement mécaniques (comme pour un médicament ici). Elle est donnée avec quelques recommandations, telles que limitation du sucre, du sel, de l’alcool p.ex. Les cures ont une durée variable. Elles sont souvent plus longues parce que moins profondes que les diètes.
La diète, elle, peut avoir les mêmes objectifs mais visera également l’apprentissage et l’acquisition de nouvelles fréquences (modes de pensée, types de réponse, élargissement de la vision du monde, etc.). Elle ne peut se faire qu’avec respect et une certaine compréhension du chamanisme : la diète est une pratique spirituelle et thérapeutique qui implique une relation intime avec une plante spécifique pendant une période déterminée. Ces diètes sont guidées par un chaman expérimenté qui connaît et a fait alliance avec les plantes qu’il propose. Elles sont conçues pour permettre aux participants de recevoir des enseignements, des guérisons et des visions de la plante.
Le chaman choisit la plante en fonction des besoins et des intentions de la personne participant à la diète. Chaque plante est associée à des propriétés spécifiques, que ce soit pour la guérison physique, la croissance spirituelle, ou d’autres intentions particulières.
Le diéteur se prépare à la diète à travers des restrictions alimentaires strictes et à d’autres préparatifs spécifiques, tels que l’abstention de certaines activités sociales et sexuelles. Ces mesures visent à purifier le corps et à créer un état réceptif. Ces mesures sont complétées par une purge et une cérémonie spécifique. Le chaman procède alors à l’ouverture de la diète et du processus proprement dit.
Durant la diète, le diéteur doit observer un certain isolement si possible dans la nature et ingérer la plante d’une manière spécifique, qui peut varier selon la tradition et la plante. La fréquence et la quantité de la plante ingérée sont généralement déterminées par le chaman. Le diéteur peut expérimenter des visions, des rêves, ou des états modifiés de conscience. Ces expériences sont considérées comme des enseignements de la plante et peuvent fournir des indications sur la guérison, la croissance personnelle, ou d’autres aspects de la vie. Si le chaman a prévu des cérémonies durant le processus, elle sont là pour favoriser la communication avec la plante de diète.
Le chaman ferme la diète et le diéteur revient progressivement à une alimentation et à un fonctionnement ordinaires (pas tout à fait comme avant, bien sûr !).
Le chaman peut également fournir des conseils sur la manière de continuer à intégrer l’énergie de la plante, puis à appliquer les enseignements reçus dans la vie quotidienne, ce qu’on appelle la post-diète.
Selon la plante diétée, un ou plusieurs bénéfices peuvent être perçus :
- Nettoyage des corps : C’est un temps de purification physique et énergétique, un nettoyage profond qui permet de conscientiser les essentiels, de remettre de la cohérence avec son être, une opportunité pour instaurer des changements d’habitudes.
- Exploration personnelle : Elle offre une opportunité unique d’explorer ses peurs, limitations, blocages et résistances. On peut considérer les plantes comme des psychothérapeutes naturels, facilitant l’accès à la conscience profonde.
- Connexion à l’esprit de la plante : La pratique permet de rencontrer l’esprit de la plante, d’apprendre de sa médecine vibratoire et magique, et de recevoir des enseignements et des guérisons.
- Clarification et transformation : La diète peut éclairer les comportements, les réactions, et aider à prendre des décisions importantes dans la vie. Elle favorise la modification de comportements inadéquats et l’acceptation du Chemin de Vie.
Une plante peut être diétée plusieurs fois bien entendu. Certaines sont plus ardues à passer que d’autres en fonction de la nature de la plante mais aussi de ce qu’on vient nettoyer ou travailler.
Je préconise des diètes traditionnelles dans la mesure du possible (entre 6 et 8 jours pour correspondre à nos rythmes, et selon les plantes), en immersif ou semi-immersif. Pour tout intérêt, voir l’agenda sur la page https://voieduchaman.com/evenements/
Voici la liste des plantes (en diète ou en cure) que je peux proposer :
- cacao
- came renaco
- bobinsana
- chuchuwasi
- tabac
- ajosacha
- chiric sansago
- ayahuma
- rape.
En purge, j’utilise soit le tabac soit le wancawi.
Particularité : la diète sociale, qui est un mix entre la diète stricte et la cure. Elle dure plus longtemps mais a moins de restrictions que la diète tout en ayant plus de contraintes que la cure, ce qui permet au curiste de bénéficier des enseignements et d’une plus grande imprégnation de la plante tout en gardant le cadre de sa vie ordinaire (travail, obligations, être chez soi).
A noter que si je privilégie la diète traditionnelle, je suis ouverte le cas échéant (et pour ceux qui ne sont plus néophytes) à ouvrir des diètes sociales. Merci de me contacter directement en cas d’intérêt.
Il est essentiel de souligner que la participation à une diète de plante amazonienne devrait se faire sous la supervision d’un chaman compétent et respectueux des traditions. Certaines plantes peuvent s’avérer dangereuses, voire létales, selon comment elles sont cuisinées ou en interaction avec d’autres molécules. Ces pratiques sont profondément enracinées dans les cultures autochtones et doivent être abordées avec respect et compréhension.